Ahmed Boumendjel (1908-1982) – De la « conquête morale » coloniale à la reconquête de la souveraineté nationale

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Ahmed Boumendjel (1908-1982) est l’une de ces grandes figures algériennes demeurées méconnues, en dépit du nombre et de la qualité des publications sur l’Algérie contemporaine. L’étude de son riche parcours ici proposée –l’accès à des archives négligées par les «algérologues» ayant permis de lui éviter l’oubli définitif, –remonte aux origines du nationalisme algérien moderne et en revisite le processus. …

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Résumé

Ahmed Boumendjel (1908-1982) est l’une de ces grandes figures algériennes demeurées méconnues, en dépit du nombre et de la qualité des publications sur l’Algérie contemporaine. L’étude de son riche parcours ici proposée –l’accès à des archives négligées par les «algérologues» ayant permis de lui éviter l’oubli définitif, –remonte aux origines du nationalisme algérien moderne et en revisite le processus.

Découvrant l’écart entre les discours laïco-assimilationnistes et les survivances du système de l’indigénat, Ahmed Boumendjel, instituteur de père en fils, cesse de faire partie des «hussards indigènes» de la République. Quand son malaise est aggravé par la célébration blessante du centenaire de la prise d’Alger, il décide d’aller faire son droit à Paris où il se signale par des activités militantes multiples – dans le syndicalisme étudiant, les associations de travailleurs immigrés, le Comité pour le retour de l’émir Khaled et les groupements antifascistes. Après le rejet par le Front populaire des revendications du Congrès musulman algérien – où il représente les Algériens de France – il devient l’avocat du sulfureux Messali Hadj. Grâce aux voix nationalistes de la Casbah, il entre au conseil municipal d’Alger où il sera le seul à condamner les lois anti-juives de Vichy. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il devient un des chefs de file du nationalisme fédéraliste, dont la douzaine de députés à la deuxième Constituante favorise l’élection du président Vincent Auriol. Partisan d’un Front algérien dès 1947, artisan d’une alliance durable entre l’UDMA et les Oulama, il promet de plaider pour un État algérien dans les différentes assemblées, y compris à celle de l’ONU, en cas d’échec à Alger, Paris et Versailles. On le retrouve effectivement à Manhattan avec les principaux acteurs de la diplomatie de guerre du FLN. Il est reçu en plénipotentiaire à la conférence franco-algérienne de Melun de juin 1960, après avoir participé aux contacts discrets, et avant d’être préposé aux pré-négociations secrètes et de participer activement aux négociations publiques d’Evian I et de Lugrin.

Au-delà du seul parcours de Boumendjel, depuis l’abandon d’un métier symbolisant la «conquête morale» coloniale jusqu’aux engagements pour la reconquête de la souveraineté nationale, cette étude corrige plus d’une idée reçue de l’historiographie de l’Algérie, et remet en cause bon nombre de fausses certitudes

Sadek Sellam enseigne l’histoire de l’Islam contemporain. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Islam, dont La France et ses musulmans. Un siècle de politique musulmane (1895-2005) (Fayard, 2006).

Détails produit :  broché.

Caractéristiques

Poids 0.993 kg
Dimensions 16 × 24 cm
Date de parution

20/05/2021

Langue

français

Nombre de pages

577 pages

EAN13 ou ISBN

9782377010936

Éditeur

Hémisphères éditions