18 avril 1942 : raid de Doolittle, premier bombardement du Japon par les forces armées des États-Unis.

Ce raid est le premier bombardement effectué sur le territoire du Japon par les forces armées des États-Unis durant la guerre du Pacifique. Il est effectué par 16 B-25 Mitchell de l’USAAF décollant du porte-avions USS Hornet, le 18 avril 1942. Il porte le nom du lieutenant-colonel Doolittle qui planifie et dirige cette opération.

Depuis l’attaque de Pearl Harbor (le 7 décembre 1941), les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les Américains et les Alliés sur le front pacifique : perte de Wake, des Philippines, Singapour, les Indes néerlandaises, etc… Pour remonter le moral de la population, le gouvernement souhaite porter la guerre sur le sol japonais. Début 1942, aucun bombardier américain n’a l’allonge pour frapper Tokyo.  Le lieutenant-colonel (et futur général) James H. Doolittle est néanmoins chargé de monter une opération exceptionnelle. L’idée est de faire décoller des bombardiers du porte-avions USS Hornet pour qu’ils bombardent le Japon et se posent en Chine. Il est décidé d’épargner le palais impérial et de se concentrer sur des cibles militaires ou industrielles.

Doolittle trouve des avions capables d’atteindre le Japon en emportant chacun une tonne de bombes : des bombardiers moyens Douglas B-25 décollant d’un porte-avions. Il résout ainsi le problème de la base de lancement et l’autonomie des appareils. La distance nécessaire au décollage est normalement de 700 mètres et ne correspond en rien à celle d’un avion embarqué. Doolittle et son équipe allègent les appareils pour décoller sur une distance aussi courte que celle d’un pont de porte-avions (150 mètres). Ils réussissent le challenge en diminuant le nombre de membres d‘équipage, en enlevant une partie de l’armement défensif et le viseur Norden inutile à base altitude et top secret à l’époque.

Le 2 avril le porte-avions quitte Hawaï. La mission doit partir lorsque le navire se trouve à une distance de 700 kilomètres de l’archipel nippon. Au matin du 18 avril 1942, l’escadre est repérée par quelques chalutiers japonais chargés de détecter tout intrus : ils ne sont pas armés mais dotés d’antennes puissantes. Les chalutiers sont coulés et l’ordre est donné de démarrer la mission d’urgence. Le porte-avions est encore à une demi-journée du point normalement prévu. Pendant plus de 60 minutes, les 16 bombardiers s’arrachent un par un de l’USS Hornet, Doolittle s’élançant le premier. Ils sont à 1000 km de leur objectif.

Les quelques patrouilles de la défense aérienne japonaise et la DCA sont prises par surprise. La population vaque à ces occupations. Les B-25 opèrent solitairement et ne doivent pas s’occuper des autres appareils du raid. L’avion de Doolittle arrive le premier sur Tokyo et il largue sa tonne de bombes sur des objectifs militaires. Doolittle s’éloigne des côtes pour éviter d’être repéré et prend la direction de la Chine. Les autres appareils après avoir bombardé Yokohama, Tokyo, Nagoya, Kobe, Nagasaki et Osaka, font de même, à l’exception d’un B-25 qui se dirige vers l’Union soviétique. Son équipage est interné.

Les avions essayent de rejoindre la Chine non encore occupée par les Japonais. A court de carburant, les avions se crachent un à un. Certains n’atteignent pas la zone prévue et se posent en zone ennemie. L’équipage de Doolittle rallie un poste de garde chinois et regagne par la suite les États-Unis.

À ce moment, Doolittle est convaincu que la mission est un fiasco avec la perte de tous les appareils, que tous les hommes sont morts ou capturés et que les bombes n’ont eu aucun effet. Au total, sur 80 aviateurs partis du Hornet, trois sont exécutés par les Japonais, un meurt en captivité, trois se tuent lors du crash de leur appareil. Les 73 autres rejoignent l’Amérique en héro. 18 seront tués en reprenant le combat.

Le Lieutenant Colonel Richard “Dick” E. Cole, copilote de Jimmy Doolittle et dernier survivant du raid sur Tokyo le 18 avril 1942, est décédé le 9 avril 2019.

Trois ans et demi après, les B-29 américains raseront Tokyo en utilisant des projectiles incendiaires. Le bilan humain est de 100 000 morts. En 1942, il y eu une centaine de victimes japonaises !

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