4 juillet 1902 : fin de la guerre américano-philippine.

En ce jour anniversaire de leur indépendance (1776), Les Etats-Unis privent la jeune nation philippine de son indépendance acquise quelques années plutôt au dépend de l’Espagne.

La guerre américano-philippine, également connue sous le nom d’insurrection des Philippines, est un conflit qui se déroule de 1899 à 1902 entre les États-Unis et la Première République philippine à la suite de la guerre hispano-américaine.

Après avoir apporté son soutien à la révolution philippine contre l’Espagne, les États-Unis signent le traité de Paris avec l’ancienne puissance coloniale et lui achètent l’archipel des Philippines alors en pleine révolution pour son indépendance. Afin d’asseoir leur présence dans l’océan Pacifique, les États-Unis imposent leur protectorat aux Philippines au prix d’une guerre qui dure en réalité près de 14 ans. Cette guerre est d’une rare violence, suscitant chez les intellectuels comme Mark Twain une critique virulente. Elle est le symbole de l’impérialisme américain grandissant, qui ambitionne déjà de s’étendre vers le Pacifique.

Ce conflit s’inscrit dans un tournant de l’histoire du peuple américain terminant la conquête de l’Ouest et voyant sa destinée manifeste se tourner vers l’expansion outre-mer et l’impérialisme sous les présidences de William McKinley et de Theodore Roosevelt, toujours inspirés par la doctrine Monroe. Les États-Unis se voient désormais comme une puissance civilisatrice, ce que Rudyard Kipling nomma en 1899 « le fardeau de l’homme blanc ».

Sources Wikipedia

Sur le même sujet, Mark Twain a écrit ce magnifique texte sur les horreurs de la guerre :

La prière de la guerre, de Mark Twain

« O Seigneur Dieu, aidez-nous à déchiqueter etc…

Nous vivions alors des temps héroïques. Le pays levait les armes, le pays était en guerre, et chaque poitrine était soulevée du souffle de la patrie ; on battait les tambours, on faisait sonner les fanfares, les enfant faisaient gronder leur pistolets factices, des paquets de pétards fulminaient partout, et à perte de vue, une forêt de drapeaux claquait sous le soleil ; tous les jours, de jeunes volontaires défilaient le long du grand boulevard, heureux et merveilleux dans leurs uniformes neufs, et leurs fiers parents, leurs frères, leurs sœurs, leurs fiancées les acclamaient, tout remplis de bonheur devant ce cortège magnifique ; toutes les nuits, les foules se pressaient pour entendre la verve patriote qui chavirait les cœurs valeureux, dans des discours émouvants que l’on n’osait interrompre que par des tornades de clameurs, et alors les larmes coulaient sur les visages ; dans les églises, les pasteurs prêchaient l’adoration de la patrie et du drapeau et ils priaient le Dieu des Batailles d’accorder son aide à notre cause sacrée, à force d’envolées d’éloquence qui bouleversaient toutes les âmes. Nous vivions alors une époque charmante et délicieuse et les quelques grincheux ignorants qui choisirent de critiquer cette guerre et de semer des doutes sur sa légitimité durent souffrir de telles flambées de menaçante morgue qu’ils choisirent rapidement de s’évanouir et de suspendre leur outrage.

Vint le dimanche matin – le lendemain, les bataillons partiraient pour le front ; l’église était pleine ; les volontaires étaient tous là, et leurs jeunes visages resplendissaient de leurs rêves martiaux : de la vision de leur avancée irrémédiable, du rassemblement de leurs forces, de leur assaut impétueux, de la fulgurance des sabres, de la fuite de l’ennemi, du vacarme, de la fumée, de la poursuite impitoyable, de la reddition ! Et puis ils reviendraient, en héros bronzés, acclamés, abasourdis de gloire ! Et dans cette église, en plus des volontaires, il y avait leurs proches, fiers et heureux, enviés par ceux de leurs voisins et amis dont aucun fils, aucun frère n’était destiné à marcher au champ d’honneur, à saisir un drapeau ou, à la rigueur, à mourir de la plus noble des morts. On continua la célébration ; de l’Ancien Testament, on lut un chapitre sur la guerre ; une première prière fut déclamée, et l’on continua dans un déchaînement d’orgue à en faire trembler tous les murs, et bientôt toute l’assemblée se retrouva debout, et leurs yeux brillaient tous et leurs coeurs battaient à tout rompre et ils lancèrent à l’unisson cette terrible imploration :
« O Dieu tout puissant ! O toi qui ordonne à l’Univers ! Sonne le clairon et brandis ton sabre ! »
Et puis vint la ’longue’ prière. Aucune exhortation n’aurait pu être plus passionnée, aucune déclamation plus émouvante et magnifique. Pour l’essentiel de cette supplique, il fut demandé à notre Père si miséricordieux d’accompagner nos nobles et jeunes soldats, de les assister, de les soutenir et des exalter dans leur devoir patriotique ; de les bénir, de les protéger dans la bataille et à l’heure du danger, de les soutenir de sa volonté, de les rendre forts et confiants, invincibles même dans le combat ; de les aider à écraser l’ennemi, de leur accorder à eux, à leur drapeau et à leur patrie, honneur et gloire dans fin –

Un vieil étranger s’introduisit alors et remonta lentement l’allée centrale, les yeux fixés sur le prêcheur ; une tunique couvrait son grand corps maigre tout entier, mais sa tête ne portait que ses longs cheveux blancs, et son visage hideux était étrangement pâle, spectral même. Pendant que les yeux de toute l’assemblée le suivaient étonnés, il continua son chemin, sans s’arrêter, jusqu’à se placer devant la chaire du prêcheur. Mais le prêcheur aux yeux mi-clos, qui n’avait pas remarqué sa présence, continua sa prière déchirante et la termina par ce fervent appel : « bénis nos armes, accorde-nous la victoire, ô Seigneur Dieu, ô Père et Protecteur de notre terre et de notre drapeau ! »

L’étranger lui toucha le bras, pour le prier de se reculer – ce que fit le pasteur surpris – et il en prit la place, tout en contemplant d’un air solennel l’audience médusée ; et dans ses yeux brillait une lumière troublante ; puis il dit d’une voix profonde :

« Je viens du Royaume des cieux, je vous apporte un message du Dieu tout-puissant ». Ces mots secouèrent toute l’assemblée ; mais si l’étranger le remarqua, il n’en laissa rien voir. « Il a entendu la prière de son serviteur le berger et il vous exaucera si vous le souhaitez encore après que Moi, son messager, je vous en ai expliqué les incidences, je veux dire : toutes les incidences. Car il en est de celle-ci comme de beaucoup des prières des hommes : elles demandent plus que ne voudrait celui qui les prononce, sauf s’il s’attarde à réfléchir ».

« Ce serviteur de Dieu et de vous-mêmes a prononcé sa prière. S’est-il attardé à réfléchir ? S’agit-il d’une seule prière ? Non, elles sont deux ; l’une fut effectivement prononcée, mais pas le seconde. Mais toutes deux sont arrivées aux oreilles de Celui qui entend toutes les suppliques, celles qui sont dites et celles qui ne le sont pas. Méditez bien cela. Si vous voulez que votre souhait soit exaucé, faites attention ! Car cela pourrait en conséquence apporter une malédiction à votre voisin. Si vous priez pour que la pluie arrose votre récolte qui en a bien besoin, vous avez peut-être demandé de porter préjudice à votre voisin, qui a autant que vous besoin de cette pluie. »

« Vous avez entendu la prière de ce serviteur, tout au moins la partie qu’il a prononcée. Dieu m’envoie ici pour que j’exprime en paroles le reste de cette prière – cette partie que le pasteur – et vous-mêmes, dans vos cœurs – a souhaitée en silence. Est-ce par ignorance ou manque de réflexion ? Que Dieu vous l’accorde ! Vous avez entendu ces mots : ’’Accorde-nous la victoire, ô Seigneur Dieu’’. Cela suffit. La prière toute entière est comprise dans ces mots lourds de sens. Il est inutile de les développer. Quand vous priez pour la victoire, vous priez pour tout ce qui l’accompagne, tout qui ne peut que l’accompagner, inévitablement. L’esprit du Dieu qui entend tout reçoit aussi cette partie de la prière. Et il me commande de la traduire en paroles. Ecoutez ! »

« O Seigneur Dieu, aide-nous à déchiqueter leurs soldats avec nos obus ; aide-nous à couvrir leurs champs prospères des pâles formes de leurs patriotes morts ; aide-nous à étouffer le tonnerre de nos canons avec les cris de leurs blessés se tordant de douleur. Aide-nous à détruire leurs humbles demeures par un ouragan de feu ; à briser le cœur de leurs veuves innocentes ; aide-nous à les laisser sans toit, avec les petits enfants sans amis obligés à traîner parmi les débris de leur terre dévastée, vêtus de loques, affamés, assoiffés, écrasés par la chaleur de l’été ou glacés par les vents de l’hiver, l’esprit défait, épuisés, t’implorant sans succès pour le dernier refuge d’une tombe. Pour nous, qui te vénérons, ô Seigneur, détruis leurs espérances et leur vie, prolonge leur amer exode, rend leurs pas plus lourds, baigne de larmes leur chemin, macule la neige blanche du sang de leurs pieds blessés ! Nous prions Celui qui est l’esprit de l’amour et qui reste le fidèle refuge et compagnon de nos douleurs et nous cherchons son assistance avec des cœurs humbles et repentants. Exauce notre prière, ô Seigneur, et nous t’honorerons de nos louanges dans ta gloire éternelle, Amen. »
(Après une pause) « Voilà, votre prière est dite ; vous pouvez encore parler, si vous le souhaitez ! Le messager du Souverain Suprême attend ! »

On a pensé plus tard que cet homme était un fou, car ce qu’il avait dit était insensé. »

Pour comprendre l’état de l’Asie du Sud-Est, je vous conseille la lecture de la revue …

Hérodote – n°176 – L’Asie du Sud-Est

 

2 juillet 1816 : naufrage de La Méduse, qui inspire Le radeau de la Méduse à Théodore Géricault.

4 juillet 2020

6 juillet 1885 : Première vaccination contre la rage par Louis Pasteur

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