Le pouvoir marchand – Corps et corporatisme à Paris sous l’Ancien Régime

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L’ambition de ce livre est née du constat d’une lacune dans l’étude des sociétés urbaines des XVIIe et XVIIIe siècles, appréhendées partir des corps et des communautés de métier. Leur histoire et leur développement, jusqu’à leur disparition, croisent l’histoire de la propriété des matières et des droits, celle de la segmentation du travail (l’atelier, la boutique, le magasin, la manufacture), mais aussi celle de l’apprentissage, des relations avec la monarchie. …

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Résumé

L’ambition de ce livre est née du constat d’une lacune dans l’étude des sociétés urbaines des XVIIe et XVIIIe siècles, appréhendées partir des corps et des communautés de métier. Leur histoire et leur développement, jusqu’à leur disparition, croisent l’histoire de la propriété des matières et des droits, celle de la segmentation du travail (l’atelier, la boutique, le magasin, la manufacture), mais aussi celle de l’apprentissage, des relations avec la monarchie.
Dans le cadre de la capitale française, dans la multiplicité des documents où les corporations sont impliquées, revient un nom, récurrent, celui d’une fédération, très puissante, de six métiers différents : les « Six Corps des Marchands ». Cette fédération de métiers est composée des drapiers, des épiciers-apothicaires, des merciers, des pelletiers, des bonnetiers et des orfèvres. Ils sont les héros de ce livre, non seulement comme acteurs oubliés de la vie parisienne ordinaire, mais aussi comme exemple sans pareil d’une alliance entre métiers, privilèges et forces financières, en quête d’un véritable pouvoir marchand sur Paris.
Trois ensembles de questions ont guide l’enquête – Tous les métiers jurés répondaient-ils au même modèle ? Acceptaient-ils de se reconnaitre sous un même dénominateur : une communauté humaine chargée d’exercer un privilège sur la production ? – Doit-on réduire leur activité à une approche simplement économique ? En quoi leur rôle se devait-il d’être politique mais aussi social, fiscal, civique, religieux ? Qu’organisaient-ils ensemble au coeur des villes ? – Comment assuraient-ils leur autorité sur les populations ? Quelle était leur relation avec les municipalités, la police, l’échiquier des tribunaux royaux ? En unissant l’histoire de l’économie et l’histoire des institutions politiques, il s’agit de comprendre les liens entretenus entre le droit, la qualité des marchandises, les normes imposées par l’Etat royal, le commerce incorporé, les statuts et les usages professionnels, la reproduction sociale mais aussi d’interroger la crise de ce système, jusqu’à sa suppression en 1776 sous le coup des réformes libérales du ministre Turgot.
En restituant toutes les luttes qui à Paris entourent alors les simples mots de « corps », de « marchand », d' »artisan », il devient possible de saisir la nature du corporatisme d’Ancien Régime, de son fonctionnement profondément dynamique et conflictuel, loin de la vision consensuelle véhiculée par le mot de « corporations ».

Mathieu Marraud chargé de recherche au CNRS, a notamment publié, Noblesse de Paris au XVIIIe siècle (2000, : Editions du Seuil) et De la Ville à l’Etat. La bourgeoisie parisienne XVIIe-XVIIIe siècle (2009, Albin Michel).

Collection Epoques.

Détails produit : livre broché.

Caractéristiques

Poids 0.820 kg
Dimensions 15.5 × 24 cm
Date de parution

07/01/2021

Langue

français

Nombre de pages

512 pages

EAN13 ou ISBN

9791026709480

Éditeur

Champ Vallon éditions