Résumé
» La terre, elle, ne ment pas. » Ces mots bien connus, valant slogan de la » Révolution nationale » menée par l’Etat français pendant la Seconde Guerre mondiale, ont longtemps fait penser que les géographes français avaient trouvé dans ce régime un terreau favorable, comme semblait le montrer sa décision de créer l’agrégation de géographie. Pourtant, si certains d’entre eux ont bien été proches de Vichy, parfois par idéologie anti-urbaine, parfois par autoritarisme institutionnel et technocratique, d’autres (sans doute plus nombreux) ont été d’ardents résistants ou des opposants déclarés, voire des victimes, souvent oubliés mais dont il s’agit ici d’établir précisément les parcours.
Dans le cadre d’une discipline plus diversifiée qu’on ne le pense généralement, le ruralisme et le régionalisme coexistaient avec des courants de pensée dynamiques développant des logiques de spatialité et de mondialité complètement étrangères à la pensée vichyste et participant de circulations pour certaines favorisées par le conflit, vers des ailleurs et des exils intérieurs et extérieurs, porteurs d’une modernité fructueuse pour la seconde moitié du XXe siècle.
Il s’agit donc dans cet ouvrage de jeter un regard nouveau sur cette période de la géographie française, de l’envisager de façon équilibrée pour en rectifier la » légende noire » et de dresser les jalons des véritables lignes de force disciplinaires dans les » années de tourmente « , à travers l’étude d’itinéraires de géographes issus de divers horizons et le recours à de nombreuses archives et sources.
Sous la direction de Nicolas Ginsburger, Marie-Claire Robic, Jean-Louis Tissier.
Détails produit : revue, broché, grand format.